J’ai cherché un cours d’eau pour rejoindre le Térail, cette région parsemée de prairies marécageuses, de savanes et de forêts tropicales, à la culture proche de celle de l’Inde, mais je dois me rendre à l’évidence, pour rejoindre Lumbini, je devrais faire comme tout le monde… prendre les mini bus. Suite à la fin du festival, ils sont tous pleins comme des œufs. Pas la peine d’espérer un siège pour les heures qui suivent, le temps des passe-droits semble être révolu. Un avant gout de l’Inde ?! En contraste avec leurs immenses montagnes, tout ce que construisent les népalais est petit. Les bus n’échappent pas à la règle, je ne peux pas tenir debout, alors comme une tortue je rentre mon cou dans ma carapace.
Entre deux clips musicaux à la similitude désespérante, nous avons droit à une page de réclame grandeur nature. Dans la rue un tracteur portant une divinité hindoue avance au rythme de la musique crachée par les enceintes. Des jeunes gens dansent et hurlent à cœur joie leur bonheur de s’arroser de poudres aux couleurs étincelantes. Cette scène surréaliste est la parfaite symbiose entre la gay pride et la pub de Sony pour son smartphone. Dans le bus, personne n’aura été capable de me dire à quoi correspondait cette fête, car normalement le festival Holi (fête des couleurs en Inde) a lieu au mois de Mars. Je suis saisi par cet avant gout indien, çà semble être comme tant de personnes avant moi l’ont raconté, il n’y a rien à comprendre (sinon tu deviens fou) juste à expérimenter et profiter.
Si j’ai tendance à parler de l’Inde dans cet article, c’est parce que Lumbini est une ville prise au piège. Très proche de la frontière, la culture des gens est plus comparable à celle de l’Inde du nord qu’au Népal des montagnes. La question se pose même de son avenir… Car aujourd’hui, c’est un gros village bâtit autour d’un parc abritant le lieu de naissance de Bouddha. Si je force un peu le trait concernant l’avenir de cette bourgade (deux rues pleines de guesthouse en face de l’entrée du site, et pis c’est tout), c’est parce que les indiens n’hésitent pas à écrire dans leur livre que Bouddha est né en Inde. La culture indienne s’exportant de plus en plus, au fil des générations le trouble et le doute risquent de s’immiscer dans l’esprit des gens. Comment démêler le vrai du faux dans plusieurs décennies ?! La culture la plus forte imposera sa vision, et je ne donne pas cher de la résistance des népalais. Pour faire simple, Bouddha est né à Lumbini au Népal, et il s’est éveillé à Bodhgaya en Inde.
Je ne suis pas venu à Lumbini par militantisme, mais par curiosité. Alors que la plupart des gens s’arrêtant ici, sont des touristes qui viennent ou vont franchir la frontière avec l’Inde, moi, sur les commentaires reçus précédemment, je me suis mis à rêver d’un concours international de temple à la gloire du bouddhisme. En effet, il s’agit d’un parc où de nombreux pays sont venus construire un temple pour rendre hommage à ce qui n’est pas une religion (sauf pour l’occident). Le problème avec l’imagination, c’est lorsque nous détaillons trop nos pensées, la réalité ne peut être que décevante. Mon rêve de temples plus fastueux les uns les autres ne colle pas du tout à la vérité du terrain, contrairement à la boue du parc qui s’immisce autant dans les rayons de mon vélo qu’entre mes doigts de pieds. La tradition oblige à entrer pied nu dans les temples bouddhistes, avec un temps de chien pareil, çà n’est pas l’invention du millénaire. Après trois heures de vélo qui m’ont rappelés les ballades en Hongrie avec Andi, je quitte le parc un peu déçu par la simplicité des temples, et surtout leur ressemblance. La différence entre le temple Chinois et Thaïlandais par exemple ne saute pas aux yeux si ce n’est la pancarte posé devant l’entrée. Il est cependant intéressant de voir les moines et les bouddhistes de tout bord venir se recueillir à l’intérieur du temple blanc devant la stèle représentant l’exact endroit de la naissance de Bouddha. La légende veut que sa mère l’ai enfanté debout au pied d’un arbre un soir de pleine lune. En conclusion, pour sentir la puissance mystique de ce lieu il faut être bouddhiste. Le parc de Lumbini est un lieu de pèlerinage, rien de plus, rien de moins…
Je profite d’être toujours à vélo pour m’éloigner des deux rues principales. Je tombe sur un village d’une autre époque, où la route est en terre battue, les maisons très petites (une pièce) avec des toits de chaumes. L’horizon est plat, j’ai du mal à me souvenir que je suis encore au Népal. L’air est moite, la chaleur rend les efforts à vélo insoutenable, et la pluie ne freine pas les petits monstres népalais qui sautent devant mes roues pour m’arrêter. A chaque arrêt le problème est toujours le même, pour la première fois du voyage, je suis bouffé par les moustiques. De retour à l’hôtel où je suis le seul client, j’accepte leur invitation à manger, mais avant… A la douche ! Elle est pire que salvatrice, elle sent le vinaigre, et çà me démange de partout. Vivement qu’il s’arrête de pleuvoir ! (Je crois que j’ai été entendu, car depuis, il y a maintenant 60 jours, je n’ai pas revu la pluie). Je m’assieds avec le père de famille et les garçons pour manger dans le hall d’entrée, et cette fois ce n’est plus la pluie qui me dérange, ni même la grenouille qui traverse le salon comme si elle était chez elle, non… Ce sont les épices ! Mouahaha ! Cà brule, je dois décidément être très proche de l’Inde. J’essaye de faire bonne figure, mais les gouttes qui perlent le long de mon front déclenchent l’hilarité de toute la famille.
Le lendemain, comme tous les jours le soleil se lève, mais il n’est pas accompagné de madame la pluie. Alors je récupère quelques films en anglais, puis je suis un buffle tractant une remorque pleine de sac avant de comprendre qu’il ne s’agit pas du bus local. (J’aurai pourtant tellement aimé y croire). Je fais la conversation à l’arrière du bus avec des jeunes népalais fascinés par la musique française. L’escale dans la petite ville de Barahwa a failli faire de moi un meurtrier en puissance. Dans le taudis répugnant où nous nous arrêtons pour manger, je dépose mon sac sans prendre garde et je suis à deux doigts d’écraser un rat gros comme mon avant bras. Ca ne me coupe pas plus l’appétit que les épices qu’ils mettent dans les chowmeins (pates sautées dans un wok avec des légumes). Nous finissons par nous habituer à tout, et comme manger reste vital même à l’autre bout du monde, je m’adapte en gardant le sourire.
Je passe la nuit à Butwal qui est un énorme carrefour routier. Il n’y a rien à faire, la chaleur est écrasante mais la traversé du marché (de la banane ?!) en tant que seul touriste est une aventure en soi. L’odeur des fruits et légumes tourne au vinaigre ! Tout comme j’ai l’impression d’être l’œuf pourri quand j’entre dans une cérémonie de quartier. Tous les regards se tournent vers moi, je suis traqué comme une bête sauvage. Plus que par méchanceté, ils ont l’air effrayé de ma présence. Je n’insiste pas et continue mon chemin en direction du parc où je m’amuse à contempler le léopard en cage. C’est plein de compassion et de tristesse que j’essaye de comprendre ce qu’il peut ressentir après mon expérience de l’heure précédente. Il n’a pas l’air de se plaindre, et il a même droit à un gros morceau de viande rouge… A ce moment là je donnerai n’importe quoi pour une entrecôte saignante… Mais je crois que la chaleur me donne des vertiges… Mes pensées divaguent… Je retourne me coucher en rêvant d’une place plus accueillante que Butwal… Il est quatre heures trente du matin… Je réveille les népalais qui dorment la lumière allumée… Les portes de la cage s’ouvrent… Me voilà transporté au milieu de nulle part… Je suis libre… Je suis… Je suis dans la Jungle !
Lumbini:
Butwal:
@zolive: Merci.
Bonne année à la toute famille Ri »Congo »dier! Je ne sais pas du tout pour la saison des pluie, elle s’achevait quand j’arrivai au Népal, mais je dois dire que Lumbini avait bien reçu et comme c’est tout plat, les eaux stagnent. Mais depuis je ne sais plus à quoi ressemble de marcher sous la pluie… Elle va finir par me manquer
Bises et félicitation pour les photos dans le village.
@ROCHE: Merci beaucoup!
Depuis les rives du Mékong, j’envoie mes meilleurs vœux à toute la famille Roche. Que l’année 2014, vous apporte bonheur et santé !
Salut Kevin, nous te souhaitons encore une bonne année. Notre invitation tiens toujours pour une visite en Afrique. Au vu des photos, j’ai l’impression que notre saison des pluies et moins violente qu’au Népal. Bonne continuation. Olive et Rudy qui regardait les photos avec moi.
Cher Kevin, je te souhaite une très bonne année 2014, elle sera à coup sûr INoubliable, tjs un plaisir de voguer sur ton blog mouvementé, épicé, fruité ! Alex
@PAPI-MAMIE: Merci beaucoup! Je vous envoie mes meilleurs voeux depuis le Triangle d’or. Là où se rejoignent les rivières Ruak et Mekong et d’où l’on peut apercevoir les 3 pays en même temps (Laos, Birmanie et Thailande).
Le skype du 25 m’a également fait plaisir, j’ai pu voir que tout le monde allait bien ;-).
Bisous à tout le monde.
PS: Ma santé est au top en ce moment, pourvu que çà dure !
@IsaBelle: Mes meilleurs vœux à toi et ta petite famille!
Je vais prendre quelques jours pour m’atteler à la rédaction de nouveaux articles avant de filer au Laos !
Bises
Depuis Lons nous te souhaitons une bonne année 2014 avec surtout une bonne santé. Tes commentaires sur ton trek nous ont fait frissonner !! pense à bien récupérer. Le petit skype du 25 nous a fait du bien. En espérant te revoir bientôt nous t’embrassons très fort.Nous sommes fiers de toi.
Bonne année à toi Grand Kassé ! Je pense qu’elle devrait se poursuivre aussi bien voir peut-être encore plus que l’année 2013 ! J’attend la suite de ton voyage par écrit.. je vois que tu as du retard…
Bises et portes toi bien.
@Didi (What else!!): Salut Didi!
Merci pour tes vœux. Je te souhaite une bonne et heureuse année 2014 depuis le nord nord de la Thaïlande ou il ne fait pas très chaud mais où ton petit mot réchauffe mon cœur. Que mes voeux t’apportent bonheur et santé ainsi qu’à tes proches (qu’ils soient Poralusiens ou familiales).
L’année a commencé sur les chapeaux de roues pour moi… J’ai hâte de vous raconter tous çà…
La Bises !!!
@Maman: Bonne année Maman!
Je t’envoie mes meilleurs vœux (à Papa et Loïc aussi d’ailleurs) pour cette nouvelle année!
Je souhaite qu’elle ait aussi bien commencé pour vous que pour moi. Cette journée en Birmanie restera gravée à jamais dans mon cœur… et comme ils disent en Thaïlande, je reviendrai « same same…but… different! »
Je vous embrasse tous chaleureusement.
PS: Pense à mettre une bonne bouteille de rouge de coté avec l’entrecôte, çà commence à manquer aussi…
@Les toulousains: Coucou les toulousains!
çà fait plaisir d’avoir de vos nouvelles.
Je vous fais parvenir du bout du monde mes meilleurs vœux pour cette année 2014 !
Je vous embrasse très fort tous les 4 !
Salut Kévin, voilà un petit moment que je n’était pas venu te voir, j’en profite pour te souhaiter une très bonne année 2014 avec beaucoup de santé et de force pour continuer à nous faire rêver comme tu sais si bien le faire !!! Ton aventure est magnifique, franchement je te tire mon chapeau !!! Profite bien de cette nouvelle année !!! La bise !!
Promis à ton retour tu auras une entrecôte bien saignante. En attendant je te souhaite une bonne et heureuse année 2014 et surtout que cette nouvelle année t’apporte tout ce que tu recherches en effectuant ce rêve d’enfant… Va au bout de ton projet et reviens nous avec la conviction que tu as réussi a convertir ton rêve en réalité.
Coucou Bonne Année Nous te souhaitons de poursuivre ton périple comme tu l as prévu avec beaucoup de joie bonheur et santé et continue à nous régaler,mais surtout prends soin de toi
tu as un gros poutou de la part de nous quatre